Au centre du Sénégal, loin des grands axes, Kaffrine s’étend discrètement dans la poussière des routes secondaires.

C’est ici que SAMBEN a mené l’une de ses récentes missions de diagnostic, dans une zone où l’accès aux soins spécialisés est quasi inexistant. Pendant cinq jours, sous une chaleur dense, l’équipe a reçu plus de 350 enfants. Certains avaient marché pendant des heures. Parmi eux, Aïssata, 8 ans, essoufflée à l’effort, trop souvent absente de l’école. Une échographie cardiaque révèle une malformation. Une intervention est nécessaire. Grâce à cette mission, son parcours vers la guérison peut enfin commencer.

« Venir jusqu’ici, c’est une manière de dire à ces enfants : vous comptez, même à 500 km de Dakar. » – Dr. Ali Hamdan

Chaque déplacement est pensé avec rigueur :

Logistique, matériel, ressources humaines. Mais c’est surtout l’humanité qui tisse le fil de ces journées. Les médecins locaux ont rejoint l’équipe SAMBEN pour apprendre, échanger, renforcer leur autonomie. Deux infirmiers de la région ont ainsi été formés au dépistage des souffles cardiaques — un savoir simple, mais vital. Car au-delà du soin immédiat, la mission laisse une trace : celle d’un territoire un peu plus capable de prendre soin de ses enfants.

Elle n’avait pas les mots médicaux, mais elle avait l’intuition. Depuis des années, elle sentait que quelque chose n’allait pas. Ce jour-là, à Kaffrine, son regard a croisé le nôtre. Son fils a été écouté, vraiment. Et dans les battements de son petit cœur, on a entendu l’urgence… mais aussi l’espoir.

À Kaffrine, on n’a pas seulement vu des chiffres. On a vu des mères rassurées, des enfants écoutés, des soignants épaulés.

Ali Hamdan

C’est toute une communauté qui s’est sentie rejointe, considérée. Chaque battement entendu à travers le stéthoscope est un rappel : ces vies ne sont pas lointaines, elles nous concernent. Et c’est en les écoutant, vraiment, qu’on commence à réparer l’avenir.